Présence de l'artiste Gil Lachapelle à la galerie, ROSSOCINABRO à Rome (Italie), depuis le 18 octobre et jusqu’à la fin de l’année avec 2 toiles présentes.

​

À propos de cette Exposition :

 L’idée fondatrice de l’exposition qui sera inaugurée le 16 décembre et sera ouverte jusqu’au 6 janvier, est influencée par les mots de l’anthropologue Claude Lévi-Strauss qui donne cette définition du sacré : « Il est sacré ce qui relève de l’ordre des mondes, ce qui garantit cet ordre. Mais le sacré concerne aussi l’homme et pas seulement le cosmos physique. Le sacré est en ce sens une valeur une production culturelle ». Une invitation au voyage à la recherche du sens du sacré à partir de la qualité quotidienne de l’existence, au dialogue avec ce qui est extraordinaire dans la réalité qui nous entoure et en chacun de nous. Pour donner un sens et une valeur à l’existence, l’homme utilise un ensemble de pratiques et de convictions qui garantissent l’ordre. Le sacré est donc : l’ordre du monde et l’ordre de l’homme, mais aussi celui qui défend de l’angoisse du néant et perpétue un ordre ancien et inviolable. Le concept du sacré ne reste pas absolu, mais varie. Chaque civilisation a sa propre idée du sacré, de ses choses sacrées, c’est donc un produit culturel, car en réalité il y a autant de sacrés qu’il y a de cultures. Quand on parle du sacré, on évoque toujours l’idée de l’extraordinaire, de ce qui est au-delà du quotidien, de ce qui est au-delà de la normale. L’espace sacré est l’espace où vous ne pouvez pas aller normalement. Le temps sacré est un temps en dehors de l’ordre normal. Nous pensons que le concept de sacré est toujours lié à l’idée de recherche intérieure, car il y a une dimension qui fait partie d’une recherche en soi. Et c’est le chemin mystique vers le sacré. Il y a donc deux idées du sacré : l’une faite de valeurs collectives, qui assurent précisément qu’une civilisation a certains piliers sur lesquels se construire, et l’autre dimension mystique, orientée vers des valeurs individuelles qui, dans une certaine mesure, détachent l’individu du collectif. Le mystique ne tend pas tant à la conversation homme-homme, mais tend surtout à la conversation entre l’homme et le monde, le monde surhumain. Le mystique ne reconnaît pas la valeur du monde, précisément parce qu’il voit des horreurs dans le monde et se détache ensuite à la recherche du salut du monde. Mais quelle est la dimension collective du sacré ? Nous savons qu’il n’est pas possible de vivre culturellement sans avoir des valeurs socialement partagées qui donnent un sens à l’existence. L’existence en elle-même n’a pas de sens, mais acquiert un sens par rapport aux valeurs qui lui sont conférées. Ces valeurs perdurent dans le temps et constituent un langage valable pour tous lorsqu’elles sont fixées dans des mythes, des rites, des symboles de nature religieuse. Tout le monde note que dans le sacré occidental, il y a beaucoup moins de contact avec la nature. Alors peut-être que ce détachement nature-culture qui n’est pas présent dans notre culture est plutôt présent dans d’autres pays est quelque chose de très ancien. Dans la nature, il n’y a pas de valeurs. Comme nous l’avons déjà dit, c’est nous qui les établissons et les rendons sacrés, c’est-à-dire que nous les protégeons de toute possibilité de changement, car sans ces valeurs, l’ordre culturel n’a pas de sens. Cela pourrait également nous inciter à repenser la façon dont nous avons établi la relation avec notre environnement, qui est une relation basée sur des règles qui doivent certainement être changées. Ici, les règles, qui régissent la relation de l’homme occidental avec l’environnement, ne sont pas sacrées, dans le sens où elles doivent être changées. Il suffirait de faire de la nature une valeur, de l’amener au niveau de la culture.